C'est trop tôt !

Je me suis décidée, aujourd'hui j'emmène Maylis se faire brancher (par perfusion) pour qu'elle soit enfin tranquille. Elle est maintenant alimenté par perf et ils ont mis en place la PCA pour la morphine,
même si elle n'a pas mal, c'est pour son confort.
Le plus c'est qu'elle n'a plus à prendre tout ses médicaments par la bouche.
Elle doit en avaler tellement par jour...

Sur le trajet Maylis a vomi dans la voiture, du sang...
Je suis à la fois surprise mais finalement vu la situation ce n'est pas anormal.

Arrivées à l'hôpital, nous sommes pris en charge,
Maylis est branchée, transfusée ...
Le doc l'a auscultée tant que j'étais partie faire la paperasse à l'entrée...
En revenant il veut me parler.
Je le suis et j'ai une boule au ventre, car je sais que s’il veut me voir toute seule ce n'est pas bon, pas bon du tout.

"Madame, j'ai ausculté Maylis, son foie est très malade, très infiltré en métastase, il est très gros...
son état est grave, quand il y a des métastases dans les poumons ou ailleurs dans le corps on peut penser que ça va durer, plusieurs mois même plusieurs années...
Ce n'est pas le cas de Maylis, lorsque le foie est touché comme ça ça va très vite, elle pourrait bien ne plus être là, la semaine prochaine..."

C'est trop tôt !!!
Je croyais que j'avais le temps, pourquoi je n'ai pas le temps ?
Le temps de lui parler, de lui dire tout ce que je voudrais lui dire.
Que je tiens à elle plus qu'à ma propre vie !
Qu'elle est la chose la plus merveilleuse qui me soit arrivée !
Que même si elle doit s'envoler, elle restera à jamais dans mon cœur pour l'éternité !

Une semaine !
Peut être plus
Peut être moins ...
Ce qui est sur c'est qu'elle ne soufflera jamais ses 4 bougies le 22 décembre...

Je hais cette vie qui veut me retirer mon bébé.
Pourquoi l'amour ne suffit pas à garder les personnes qu'on aime ?

J'ai demandé conseils à mon doc pour savoir quoi lui dire et comment...
Il m'a conseillé, m'a dit de ne pas lui dire si elle ne m'en parle pas, mais si jamais je voulais quand même lui parler, lui dire qu'elle ne sera jamais seule, et qu'elle n'aura pas mal... C'est tout ce qui compte pour les enfants de cet âge qui sont confrontés à la mort.

Comme le temps nous est compté, j'ai décidé de commencer à aborder le sujet avec elle, tout doucement, sans la brusquer, ni l'effrayer... Je laisse faire le temps (si peu) pour qu'on arrive toutes les deux à se comprendre...
Je mets mon blog en pause car je dois me consacrer entièrement à Maylis, je suis désolée...

Le prochain article sera pour vous dire que mon ange s'est envolée...

Merci à tous,
pour votre soutien, vos messages, vos conseils,
vos lettres, vos dons...
Chaque geste me touche et je vous en remercie...

Au revoir ... pour un moment.

Je voulais vous faire part d'un sourire que Maylis a fait ce soir,
ils se font tellement rare...